Chaque mois, c'est le même cirque. Ton ventre se tord comme si quelqu'un s'amusait à faire des nœuds avec tes intestins, tu as mal au dos, tu marches comme si tu avais fait un marathon en talons aiguilles de 12 cm, et tu hésites entre te rouler en boule dans ton lit ou manger des pâtes au chocolat devant une série que tu n'aimes même pas.
Et là, une voix (la tienne ou ta copine bienveillante mais pas très renseignée) souffle : « T'inquiète, c'est normal d'avoir mal pendant ses règles. Toutes les femmes passent par là. ».
Ah bon .... c'est normal d'avoir mal comment, exactement ?
Un peu de biologie (promis, ça ne sera pas chiant)
Allez, on pose les bases sans te sortir tout le cours de SVT du lycée.
Pendant tes règles, ton utérus se contracte pour évacuer la muqueuse utérine. Tu sais, cette fameuse "déco" qu'il prépare chaque mois, au cas où un locataire débarquerait.
Ces contractions utérines sont provoquées par des hormones qu'on appelle les prostaglandines. Et devine quoi ? Plus tu en produis et plus les contractions sont fortes…
Le truc, c'est que certaines personnes ressentent à peine une gêne (ces êtres bénis des dieux qu'on envie secrètement), tandis que d'autres ont des douleurs menstruelles à se plier en deux. Ce n'est donc pas une question de force mentale ou de seuil de douleur.

Alors c'est quoi une douleur de règles "normale" ?
Il y a une différence entre une douleur "un peu désagréable" et "j'appelle le SAMU".
Avoir un peu mal 🔥
Un inconfort, des tiraillements légers, une petite douleur pelvienne qui passe avec une bouillotte chauffante ou un ibuprofène. Ce sont des douleurs acceptables et c'est assez courant.
Avoir mal au point de ne pas pouvoir bouger 🔥🤬☠️🔥
Non, non, non ! Si tes douleurs menstruelles t'empêchent de vivre normalement, ce n'est pas normal. Ce n'est ni "dans ta tête", ni à banaliser sous prétexte que "c'est le lot des femmes". Ces règles douloureuses peuvent cacher des choses sérieuses comme :
- L'endométriose (cette maladie gynécologique dont on parle ENFIN)
- L'adénomyose (la cousine moins connue mais tout aussi casse-pieds)
- Les fibromes utérins
- Les kystes ovariens
- Une hypersensibilité aux prostaglandines
…autant de problèmes gynécologiques qui méritent une vraie écoute médicale, pas un "c'est normal ma petite dame".
Mon gynéco m'a dit que "c'était dans ma tête"
Oh là là, on est combien à l'avoir entendue, celle-là ? Cette phrase magique qui te fait douter de ton propre ressenti. Spoiler : tes douleurs pelviennes ne sont pas imaginaires.
Si tu as des règles douloureuses au point de modifier ton quotidien chaque mois, tu as le droit de demander un second avis médical. Tu as le droit vouloir savoir ce qui se passe dans ton corps. Ne minimise pas ce que tu ressens.

Les signaux d'alarme qui doivent te faire consulter
Si tu reconnais un ou plusieurs de ces symptômes, il est temps de prendre rendez-vous :
- Douleurs pelviennes qui t'empêchent de travailler ou d'étudier
- Crampes menstruelles qui résistent aux antalgiques classiques
- Saignements abondants (plus qu'une protection toutes les heures)
- Douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie, pour le terme médical)
- Fatigue extrême pendant tes règles
- Troubles digestifs systématiques à chaque cycle
- Douleurs qui s'étendent dans le dos, les jambes ou le rectum
Ces symptômes peuvent être le signe d'une endométriose, d'adénomyose, ou d'autres pathologies gynécologiques qu'il vaut mieux diagnostiquer rapidement.
En attendant, soulage déjà tes règles douloureuses
Il existe des moyens naturels pour calmer ton utérus rebelle :
Les remèdes naturels
- La chaleur (coucou le patch chauffant Pampette ♥️)
- Le massage abdominal avec des mouvements circulaires doux
- Les plantes antispasmodiques : framboisier, alchémille, gattilier, camomille
- Le magnésium pour détendre les muscles utérins
- Les exercices doux : yoga, étirements, marche légère
Les positions qui soulagent
- Genoux repliés sur la poitrine
- Position du chat (à quatre pattes, dos rond)
- Allongée sur le côté en position fœtale
Et parfois, tout simplement : du repos. Oui, tu as le droit de ralentir pendant tes règles. Non, ce n'est pas de la faiblesse.
Comment préparer ton rendez-vous médical ?
Parce que maximiser tes chances d'être prise au sérieux, ça se prépare :
Tiens un journal de tes symptômes pendant 2-3 cycles minimum :
- Intensité de la douleur (échelle de 1 à 10)
- Localisation précise
- Durée des symptômes
- Ce qui soulage ou aggrave
- Impact sur ton quotidien
Prépare tes questions (parce qu'on oublie toujours la moitié une fois sur place) :
- "Ces douleurs peuvent-elles cacher autre chose ?"
- "Quels examens pouvez-vous me proposer ?"
- "Quelles sont mes options de traitement ?"

Les idées reçues qu'il faut ABSOLUMENT arrêter de croire
🚫 "C'est normal d'avoir mal, tu es une femme". NON. Point final.
🚫 "Ça passera après le premier enfant". Parfois oui, parfois non. Ce n'est pas une solution fiable.
🚫 "Tu es trop douillette". Les douleurs menstruelles peuvent être aussi intenses que celles d'une crise cardiaque. Alors non, tu n'es pas douillette.
🚫 "C'est psychologique". Tes douleurs sont réelles, mesurables, et ont des causes physiologiques identifiables.
Ton utérus mérite qu'on l'écoute
Non, ton utérus n'est pas une drama queen ou capricieux. Il est juste… incompris. Et il mérite qu'on l'écoute et qu'on arrête de normaliser la souffrance sous prétexte que "c'est comme ça depuis la nuit des temps".
Avoir des règles douloureuses ne devrait pas être un passage obligé de la condition féminine. Parfois, un patch chauffant, un thé chaud, un bon suivi gynécologique et un peu de sororité, font déjà énormément.
Tes douleurs menstruelles ne sont pas une fatalité. Elles sont un signal. À toi de décider si tu veux continuer à les subir ou enfin les comprendre pour mieux les traiter. Ton corps te parle et il est temps de l'écouter.
Écrit avec amour par Maud, Fondatrice de Pampette 🖤